Les Nouveaux Calédoniens: 07/01/2008

Escapade d’une journée vers une rivière que l’on dit blanche, mais entourée d’une brousse verte qui me donne parfois l’impression d’être dans une forêt de brocoli. Ce parc forestier fonctionne sensiblement comme nos parcs nationaux au Québec.

La route pour y accéder est la même que pour se rendre sur le site de l’usine, soit vers le sud de la Grande Terre. J’aime bien mon travail malgré les nombreuses frustrations que comporte un démarrage d’usine mais quelle joie de se diriger sur une route qui mène au travail et tout à coup, de tournée à gauche, de quitter ses obligations de besogne pour s’évader, entres amis, vers un lieu où la nature nous accueille à bras ouvert.

L’évasion est un sentiment qui est très agréable. De sortir de son quotidien et découvrir d’autres endroits dans cette Nouvelle Calédonie qui regorge de richesses et de paysages à l’état brute. Parfois, j’ai l’impression de vivre sur l’île jurassique mais les dinosaures en moins… Ouais, c’est sûr il y a quelque petits geckos, tricots rayés ou autres reptiles, mais je n’ai rien vu qui me dépasse en grandeur ni en grosseur, je parle d’animaux bien sûr car plusieurs Wallisiens ont des mains plus grosses que ma tête!!!!!

En fait, mis à part ces petits lézards, on risque rarement de frapper un animal sur la route. Un chien perdu, ça pourrait arriver mais rarement, il n’y a tout simplement pas de faune ici sauf quelques cerf importés, plusieurs variétés d’oiseaux et des insectes de toutes sortes (vous vous souvenez de mon scolopendre..) mais on ne risque pas de frapper une moufette et être obliger de tremper son camion dans une piscine plein de jus de tomate pour enlever la senteur… (pour les Européens qui me suivent sur mon blogue…BEN NON! ON NE FAIT PAS ÇA!... on démonte nos pneus et on les fait tremper dans le bain plein de jus de tomate…quoi? C’est pas ça non plus?).

Sur la route, le paysage est plus invitant qu’à Oman, où j’étais l’an passé (voir blog Oman). Les routes désertiques font ici place à des montagnes majestueuses et une végétation unique.
Après avoir finalement tourné à gauche, une petite route nous dirige vers le parc de la Rivière Blanche.

A l’entrée, c’est un peu comme au parc national avec une guérite et quelqu’un qui vous fait payer. On continue à faire un petit bout de chemin et nous y voilà.

Un gardien de brousse, qui était là par hasard, nous accueil au stationnement. Il nous souhaite la bienvenue avec un terrible accent Caldoche, Français, entremêlé avec du Chti…

Vous connaissez les Chtis, ces habitant du Nord Pas de Calais en France qui parlent un peu comme les Acadiens de chez nous mais avec une touche d’humour involontaire. Je ne sais pas chez nous, mais en France et ici, il y a eu le film les Chtis qui a battu tout les records du box office en France, c’est très drôle, tordant…allez le voir s’il vient au Québec.

Toujours est-il que, notre guide Chti Neo-Caldoche, un monsieur d’une soixantaine d’année, très gentil, nous guide jusqu’à la Rivière Blanche qui est à dix minutes de marche. On ne part pas tous maintenant car nous allons pique-niquer sur les tables avant de partir pour la Rivière. Donc, on part quelques-uns et les autres restent pour préparer le repas.

On doit traverser un petit cours d’eau avant d’atteindre le chemin, sur des roches rondes. Attention de ne pas…….tombé!!! Lyne est tombé à l’eau….et merrrrde! Elle va rester au camp de base…. Chit!…mes claquettes (sandales) en cuir! dit-elle, …. Put…de bordel de merde… mais ou sont passés les ostie de câlisse…..merde!

Entéka, nous sommes quelques-uns à avoir passé cette première épreuve… Le vieux Monsieur nous raconte qu’il parcourt à pieds des dizaines de km par jour dans la brousse avoisinante. Il y rencontre des serpents, des oiseaux de toutes sortes et entend parfois des bruits bizarres, des genres de plaintes et gémissement, probablement des oiseaux fuckés dans tête man!

Après avoir parcouru 1769 km…ben non!... environ 1 km en pente vers le haut de la montagne, il nous indique le sentier qui redescend vers la rivière ou nous pourrons nous baigner. Va juste falloir faire attention de ne pas se péter la yeule…ça descend comme dans la face d’un Ch..inge!
Retour au campement après avoir discuté tant bien que mal avec notre guide…on a compris environ 37% de ce qui nous a dit… et le reste, par signe! Alors là, j’te raconte pas hein, machin nous a tous bluffé avec ces histoires de montagnard…pu..naise! Eh! Oh! Et ben qoué?… va tu falloère que chti cause en Ch’ti, 'sti?

Juste avant d’arriver au campement, il fallait retraverser le petit cours d’eau mais là, pas des petites roches rondes, mais un tronc d’arbre mort. Le moindre faux pas et c’est la mort certaine, dans le sens de, on va se faire tué si on se mouille avant le repas…sic!

Tout le monde réussi l’épreuve à nouveau. De l’autre côté, le pique-nique est prêt. Mmmmm! On va se régaler! Des petites sanwiches, fromages de tout sortes, une petite coupe de vin, les fruits.. et une bonne biêre..!

Après avoir bouffé comme des…québécois, on se dirige vers notre Rivière Blanche. Après avoir reretraversé le petit cours d’eau… sans tombé, on remonte le chemin jusqu’au petit sentier qui lui, nous fait redescendre vers la rivière…compliqué comme histoire… n’est-elle pas?

Ouf, yes!...ça descend en ti-Jésus de plâtre!!! (bon là les français ont compris quedale!!). En bas, le sentier est sur le plat mais plein de broussaille, il nous aurait fallu un couperet, une machette, que dis-je, un esti de grosse pipine avec des pinces pour arracher un Grand Kaori (gros arbre millénaire d’ici et de Nouvelle-Zélande gros comme un séquoia).

Bon enfin!..après avoir joué les explorateurs perdus, on arrive à la rivière. J’ai encore l’impression d’être au parc National de la Mauricie (Voir Saraméa). Des gros rochers et une rivière d’eau cristalline, et des montagnes étonnantes.

Bizarre, j’avais l’impression d’être observé…

On s’installe, y a des chutes pas loin, un bassin, piscine naturelle, l’eau est fraîche et ça ravigote. Une belle journée au grand air avec un ciel bleu intense, sans pollution de la ville. Baignade, petite bière, soleil, descente de la rivière à travers les roches. En descendant la rivière, on y découvre des Spa naturel dans lesquelles on se couche ou on s’assoie comme dans un fauteuil…mmmm! on est bien!

Des sauts dans les bassins, de la luttes contre des chutes à presqu’en perdre son maillot…hein Soso!...hihihi!

Mais toujours l’impression d’être observé…

Un moment donné, j’étais bien dans mon Spa naturel jusqu’à ce que, je parte avec les rapides, le courant un peu trop fort m’a littéralement arraché de mon Spa pour me promener à travers les roches, cette rivière abouti au Lac Yaté, en autant que je reste à flot et que je ne me pète pas la gueule… les autres sortent de la rivière et vont me suivre en logeant la rivière en panique… Mais la rivière est trop rapide pour eux et je les perd de vue. Soudain je dégringole en bas d’une chute d’une hauteur de quelques mètres pour me ramasser dans un bassin.. en remontant vers la surface, je me suis senti épuisé et j’ai arrêter de monter car je me suis pris un pied dans des branches mortes au fond de la rivière… juste avant de m’évanouir j’ai senti des bras m’entourer et me remonter vers la surface…

Je me suis réveillé couché sur le bord de la rivière, la face dans les cailloux mais j’étais en vie…j’entendais crier mon nom mais trop faible pour crier, je me suis concentré pour avoir la force de crier une bonne fois…ICI..est le mots le plus cours et le plus représentatif de ma situation. La gang arrive en force, heureux de me savoir sain et sauf.

- Mais qui m’a sortie de l’eau? leur dis-je,
- On ne sait pas, on est arrivé et y avait personne!
- Bizarre, mais je ne suis pas remonté tout seul, je me souviens m’être pris le pied dans une branche.. des bras mon entourés et..plus rien!!!
- ....Aller, on te ramène.

Avec quelques bleus et la tête en jello, je me dirige vers le campement avec mes potes Serge et Sylvain. Tout à coup, je me sens faible et m’évanouie à nouveau…dans mon sommeil, je vois une tête blanche avec des yeux carrés me regarder et me sourire… j’aperçois aussi ses pieds rouges!!! Je reviens à moi, couché dans mon Spa et j’entends :

- Duffy, on s’en va!!!...j’avais rêvé?…encore!

La journée terminé, on s’en retourne paisiblement vers nos véhicules. Mais on doit rereretraverser le petit cours d’eau en passant par l’arbre couché. Comme des vraies explorateurs, on réussi tous comme des Indiana Jones...

En arrivant à nos véhicules, le gardien est toujours là, on lui a dit quelle belle journées nous avons passé et on voyait qu’il était bien fier de son parc.

En jasant un peu avec ce gardien typique de la brousse, il nous racontait qu’une légende disait qu’il y avait un habitant du parc de la Rivière Bleue, de l’autres côté, qui venait parfois de ce coté, un être de couleur blanche, un peu bizarre qui aurait souvent été aperçu avec ses yeux de formes carrés et ses pieds rouges…. Tout le monde l’écoutait mais moi je suis devenu blanc comme un drap…le gardien me regarda et compris que je l’avais vu…mais en rêve?

Nous quittâmes le parc en se promettant la prochaine fois d’aller du côté de la Rivière Bleue, pour voir les Cagous, oiseau bizarre que l’on ne retrouve ici, ainsi que le grand Kaori, cette arbre de plus de 1000 ans.

Mais en sortant du parc, je me sentais toujours observé…..

...À SUIVRE!